Verbes formés par suffixation
À partir d’autres verbes
À patir d’un verbe, par suffixation on forme en général un autre verbe qui garde le sens lexical du verbe de base mais change ce qu’on appelle la modalité de l’action. Le verbe dérivé a toutes les formes modales et temporelles du verbe de base.
Ce suffixe, appelé « potentiel », exprime le fait que l’action du verbe est possible, mais que la possibilité ne dépend pas du sujet, qu’elle lui est extérieure, que l’action est permise. Exemples :
• Megkérhetlek valamire? 'Je peux te demander (de faire) quelque chose ? (dans le sens 'M’est-il permis de ... ?')
• Elviheted a könyvet 'Tu peux emporter le livre' (sous-entendu, « parce que c’est permis »).
Ce suffixe s’ajoute au radical du verbe ou à un autre suffixe.
Les verbes à particularités et irrégularités sont en général les mêmes qu’aux modes verbaux, aux formes temporelles simples. Ainsi, le verbe fürdik 'se baigner' reçoit la voyelle ö devant la consonne finale de sa racine : fürödhet 'pouvoir se baigner'. Les verbes irréguliers proprement-dits perdent la consonne finale de leur racine :
alszik 'dormir' : alhat
eszik 'manger' : ehet
fekszik 'être couché' : fekhet
hisz 'croire' : hihet
iszik 'boire' : ihat
jön 'venir' : jöhet
lesz 'être' : lehet
megy 'aller' : mehet
tesz 'mettre' : tehet
vesz 'prendre' : vehet
visz 'porter' : vihet
C’est un suffixe appelé « factitif ». Il est employé pour exprimer le fait que l’action du verbe de base n’est pas effectuée par le sujet lui-même mais que celui-ci la fait effectuer par quelqu’un d’autre. Exemples :
A főnök hívja Tibit 'Le chef appelle Tibi' |
↔ |
A főnök hívatja Tibit 'Le chef fait appeler Tibi' |
Megjavítom a kocsimat 'Je répare ma voiture' |
↔ |
Megjavíttatom a kocsimat 'Je fais réparer ma voiture' |
Megnézem a gumikat 'Je vérifie les pneus' |
↔ |
Megnézetem a gumikat 'Je fais vérifier les pneus' |
Kicserélem a gumikat 'Je change les pneus' |
↔ |
Kicseréltetem a gumikat 'Je fais changer les pneus' |
Remarque sur les variantes du suffixe :
• Les variantes -at/-et s’emploient avec la plupart des racines monosyllabiques et avec celles terminées en deux consonnes : adat 'faire donner', mosat 'faire laver', nézet 'faire regarder', várat 'faire attendre', zárat 'faire fermer', játszat 'faire jouer (d’un instrument)', mondat 'faire dire', választat 'faire choisir/élire'.
• Les variantes -tat/-tet s’appliquent généralement aux racines polysyllabiques terminées en voyelle + consonne et aux monosyllabiques en voyelle + t : csináltat 'faire faire', kerestet 'faire chercher', láttat 'faire voir'.
Les verbes irréguliers perdent la consonne finale de leur racine :
alszik 'dormir' : altat 'endormir'
eszik 'manger' : etet 'faire manger, nourrir'
fekszik 'être couché' : fektet 'coucher'
hisz 'croire' : hitet 'faire croire'
iszik 'boire' : itat 'faire boire, abreuver'
tesz 'mettre' : tetet 'faire mettre'
vesz 'prendre' : vetet 'faire prendre'
visz 'porter' : vitet 'faire porter'
Les verbes jön 'venir', van/volt/lesz 'être' et megy 'aller' n’ont pas de dérivé factitif.
Le nom qui désigne celui qui fait effectivement l’action reçoit le suffixe -val/-vel: Csináltatok magamnak egy szép öltönyt egy jó szabóval 'Je me fais faire un beau costume par un bon tailleur', Megjavíttatom a kocsimat egy szerelővel 'Je fais réparer ma voiture par un garagiste.
-gat/-ogat/-get/-eget/-öget
Ce suffixe s’ajoute aux verbes pour exprimer que l’action est faite de temps en temps et/ou de façon superficielle, qu’elle est futile, ou bien qu’elle est répétée à de brefs intervalles. Certains verbes français équivalents se forment eux aussi avec un suffixe, mais qui n’est pas toujours le même, alors que le hongrois forme un nombre beaucoup plus grand de verbes de ce genre avec le même suffixe. Exemples : csókol 'embrasser' > csókolgat 'donner des petits baisers répétés', ír 'écrire' > írogat 'écrire de temps en temps, en amateur, écrivasser, écrivailler', eszik 'manger' > eszeget 'picorer, manger par petites quantités', üt 'taper' > ütöget 'tapoter'.
Avec ce suffixe on a formé également des verbes qui ne diffèrent pas des verbes de base par la modalité de l’action, mais par leur sens lexical plus ou moins éloigné de celui des verbes de base. Exemples: beszél 'parler' > beszélget 'causer', mos 'laver' > mosogat 'faire la vaisselle', lát 'voir' > látogat 'visiter, rendre visite', kér 'demander (de donner) > kéreget 'mendier', tart 'tenir' > tartogat 'tenir en réserve'.
Après les trois suffixes présentés ci-dessus, les terminaisons présentent certaines différences par rapports à celles directement ajoutées à la racine :
• Tous les verbes reçoivent les suffixes et les terminaisons qui suivent généralement une voyelle brève + t. Par exemple :
– Les verbes qui, sans un tel suffixe, ont la terminaison -ol/-el/-öl à l’indicatif présent, 2e personne personne du singulier, vont avoir, après un tel suffixe, la terminaison -sz : olvasol 'tu lis' – olvashatsz 'tu peux lire' – olvastatsz 'tu fais lire' – olvasgatsz 'tu lis de temps en temps'.
– Dans le cas des verbes dont, sans un tel suffixe, le j initial des terminaisons de l’indicatif présent, conjugaison définie, est assimilé par la consonne finale de la racine, avec un tel suffixe, ce j est rétabli : húzza 'il/elle le/la/les tire' – húzhatja 'il/elle peut le/la/les tirer' – húzatja 'il/elle le/la/les fait tirer' – húzogatja 'il/elle le/la/les tiraille'.
– Dans le cas des verbes qui, sans un tel suffixe, ont la marque -j- du mode impératif-subjonctif non assimilée, avec un tel suffixe, la marque devient -s-, qui assimile le t final du suffixe: beszéljek 'que je parle' – beszélhessek 'que je puisse parler' – beszéltessek 'que je fasse parler' – beszélgessek 'que je cause'.
• Les verbes ayant la terminaison -ik à l’indicatif présent, 3e personne du singulier, perdent cette terminaison : dolgozik 'il/elle travaille' – dolgozhat 'il/elle peut travailler' – dolgoztat 'il/elle fait travailler' – dolgozgat 'il/elle travaillote'.
À partir de noms
Le suffixe -z(ik)/-oz(ik)/-az(ik)/-ez(ik)/-öz(ik) forme beaucoup de verbes dont le sens est « s’occuper à ce que le mot de base dénomme » :
• à partir de noms d’objets : labda 'ballon' > labdázik 'jouer au ballon', autó 'voiture' > autózik 'rouler en voiture', bicikli 'vélo' > biciklizik 'rouler à vélo, faire du vélo' ;
• à partir de noms du domaine de l’alimentation : vacsora 'dîner' > vacsorázik '(prendre le) dîner', sör 'bière' > sörözik 'boire de la bière' ;
• à partir de noms de sports : sakk '(jeu d’)échecs' > sakkozik 'jouer aux échecs', futball > futballozik 'jouer au / faire du football', kosárlabda > kosárlabdázik 'jouer au / faire du basket-ball', tenisz > teniszezik 'jouer au / faire du tennis' ;
• à partir d’autres noms : internet > internetezik 'naviguer sur internet', program > programoz 'programmer' (en informatique).
À partir d’adjectifs
Le suffixe -ít donne au verbe formé le sens « faire avoir la caractéristique exprimée par le mot de base ». Si l’adjectif se termine en a ou en e, cette voyelle tombe lorsqu’on ajoute ce suffixe. Exemples : édes 'doux' > édesít 'adoucir', tiszta 'propre' > tisztít 'nettoyer', gyenge 'faible' > gyengít 'afaiblir'.
Exercices :
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